Biographie
Contemplez Le silence, nouveau disque de Jimmy Hunt que l’on n’espérait presque plus tant l’accalmie a été longue. L’album fait suite à l’homonyme Jimmy Hunt (2010), un disque de folk sensible empreint de références du passé, et Maladie d’amour (2013), chef-d’œuvre incontesté de la pop québécoise où l’euphonie suave du Gainsbourg et Christophe des années ‘70 se mariait aux démarches contemporaines de Sébastien Tellier et Katerine.
Le silence raconte la nouvelle vie de Jimmy Hunt dans sa contrée éloignée, mais surtout, les derniers moments vécus avec son père avant qu’il ne quitte pour le grand sommeil. C’est à travers le silence, thématique charnière du disque, qu’il relate son histoire. En mots, Jimmy Hunt invoque le passage du temps, afin de digérer cette perte, en ne pensant à rien, dans le silence.
Dans une entrevue accordée en 2011, Jimmy Hunt révélait déjà vouloir se retirer du monde urbain, loin de la vie d’excès rock’n’roll de son passé, à l’image d’un certain Neil Young. Voilà qui est fait, tant dans l’exécution de la forme musicale que dans le fond. Bien qu’il remette son statut d’artiste en question sur Jazz engagé de Chocolat, Jimmy Hunt est un Artiste, sans contredit l’un des plus importants de sa génération. Il n’assume probablement pas qu’on le souligne ainsi, mais il faut rendre à César ce qui est à César. Profitons de ce silence apocalyptique de 2020 pour écouter celui d’un artiste, un vrai, celui de Jimmy Hunt.
Contemplez Le silence, nouveau disque de Jimmy Hunt que l’on n’espérait presque plus tant l’accalmie a été longue. N’ayez crainte, l’attente aura valu la peine en s’il vous plaît.
Le silence fait suite à l’homonyme Jimmy Hunt (2010), un disque de folk sensible empreint de références du passé, et Maladie d’amour (2013), chef-d’œuvre incontesté de la pop québécoise où l’euphonie suave du Gainsbourg et Christophe des années ‘70 se mariait aux démarches contemporaines de Sébastien Tellier et Katerine.
Hantée par le deuil, la solitude physique et mentale, la nouvelle offrande du charismatique leader de Chocolat est une œuvre allant au-dessus de l’authenticité tant elle est névralgique. Les textes, souvent livrés en spoken word, sont d’une fragilité palpable qui glace les os. Lorsqu’il chante, on y retrouve inévitablement cette voix nonchalante, capable de faire sonner la langue québécoise de manière élégante, comme lui seul sait faire. D’une durée d’un peu moins de 25 minutes, Le silence est l’ultra synthèse de tout ce que Jimmy Hunt a fait de mieux dans sa carrière; un retour à un folk-country minimaliste, plus près du Neil Young que du Dylan, guidé par un pedal steel mélancolique, des couches sourdes de synthétiseurs et les sons de la nature qui ponctuent son quotidien.
La genèse du Silence débute au moment où Jimmy Hunt s’exile définitivement de Montréal, en 2018, pour s’installer à Maria, en Gaspésie, seul dans le bois. Il n’a pas souvent de réseau et pratique une distanciation sociale volontaire bien avant qu’elle nous soit imposée en 2020. L’album connaît une gestation épineuse de par les sujets délicats qui y sont abordés, mais aussi au niveau de l’enregistrement. La première version, une maquette lo-fi enregistrée sur GarageBand, a longtemps été considérée comme définitive. Malgré l’émotion tangible qui en émanait, Jimmy demeurait insatisfait du manque de profondeur du son et a décidé de l’abandonner. Il a préféré l’enregistrer comme il se doit, en studio, mais il fallait trouver la formule qui collait le plus aux chansons. La version définitive du Silence a été conçue dans la pénombre du solstice de l’hiver 2019, quelques jours avant Noël. Des sessions que Jimmy Hunt qualifie de « douces », enregistrées au studio de Steeven Chouinard (Le couleur) avec qui il travaille pour la première fois. Parmi les autres nouveaux visages qui se greffent à lui, on compte Benoit Parent (clavier), Patrick Gosselin de Le couleur (pedal steel) et Mico Roy des Hôtesses d’Hilaires (guitare). Il fait également appel à Maxime Castellon (basse) et José Major (batterie), qui collaborent avec lui depuis Maladie d’amour, pour compléter sa formation.
Le silence raconte la nouvelle vie de Jimmy Hunt dans sa contrée éloignée, mais surtout, les derniers moments vécus avec son père avant qu’il ne quitte pour le grand sommeil. C’est à travers le silence, thématique charnière du disque, qu’il relate son histoire. Sur « Mental », qui n’est pas sans rappeler le folk à fleur de peau de la chanson-titre de Maladie d’amour, l’auteur évoque le silence émotif qui règne souvent dans une relation; on parle du beau temps, des feuilles qui tombent, mais jamais des vraies choses, celles qui se passent dans la tête. L’éponyme « Le silence », qui clôt l’album, est une véritable ritournelle en raison de son motif mélodique répété, qui se laisse fondre au son de la rivière Ouareau. La batterie, au groove contagieux, accentue cet effet de répétition. En résulte une conclusion cathartique, invitant l’auditeur à réécouter l’œuvre en boucle. En mots, Jimmy Hunt invoque le passage du temps, afin de digérer cette perte, en ne pensant à rien, dans le silence.
que l’hiver vienne
couvrir les montagnes d’une couche épaisse de blanc
penser à rien
le silence
-Le silence
Dans une entrevue accordée en 2011, Jimmy Hunt révélait déjà vouloir se retirer du monde urbain, loin de la vie d’excès rock’n’roll de son passé, à l’image d’un certain Neil Young. Voilà qui est fait, tant dans l’exécution de la forme musicale que dans le fond. Bien qu’il remette son statut d’artiste en question sur Jazz engagé de Chocolat, Jimmy Hunt est un Artiste, sans contredit l’un des plus importants de sa génération. Il n’assume probablement pas qu’on le souligne ainsi, mais il faut rendre à César ce qui est à César. Profitons de ce silence apocalyptique de 2020 pour écouter celui d’un artiste, un vrai, celui de Jimmy Hunt.