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Jimmy Hunt

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Biographie

Jimmy Hunt est un musicien québécois établi à Maria, dans la région de la Gaspésie. On l’a d’abord connu en tant que leader du groupe rock Chocolat dans les années 2000, tout juste avant de sortir un premier album solo homonyme en 2010. Trois ans plus tard, il présente Maladie d'amour, une œuvre pop magistrale qui célèbre d’ailleurs son dixième anniversaire cette année. Une longue pause de carrière solo s'ensuit, au cours de laquelle il enregistre trois albums avec Chocolat. En 2020, au moment où la pandémie frappe de plein fouet, Jimmy Hunt surprend en lançant Le Silence sans aucune promotion au préalable. Aujourd'hui, il nous revient une fois de plus de façon inattendue avec non pas un, mais deux albums lancés simultanément : Gros-bec et Royaume.

Jimmy Hunt est un musicien québécois établi à Maria, dans la région de la Gaspésie. On l’a d’abord connu en tant que leader du groupe rock Chocolat dans les années 2000, tout juste avant de sortir un premier album solo homonyme en 2010. Trois ans plus tard, il présente Maladie d'amour, une œuvre pop magistrale qui célèbre d’ailleurs son dixième anniversaire cette année. Une longue pause de carrière solo s'ensuit, au cours de laquelle il enregistre trois albums avec Chocolat. En 2020, au moment où la pandémie frappe de plein fouet, Jimmy Hunt surprend en lançant Le Silence sans aucune promotion au préalable. Aujourd'hui, il nous revient une fois de plus de façon inattendue avec non pas un, mais deux albums lancés simultanément : Gros-bec et Royaume.

Gros-bec, le trip écarté puis retrouvé

Suite à la sortie de son album Le Silence, Jimmy Hunt fait la rencontre de Pierre-Guy Blanchard, dont les amis communs ne cessent de leur dire qu'ils devaient travailler ensemble. Curieux et excités à l'idée de collaborer, les deux musiciens se retrouvent dans le sous-sol de la maison de Pierre-Guy à Charlo, où Jimmy se rend en bateau depuis sa résidence de Maria, de l'autre côté de la baie. Équipés de bières et d’acide, ils se lancent dans une session de jam et de discussions musicales intenses. Sentant monter la magie de leur complicité, Pierre-Guy propose d'aller enregistrer dans son studio à Montréal, offrant un équipement plus adéquat pour donner vie à leurs idées déjantées.

Sous le nom inusité de Gros-bec, cet album est un véritable trip, où le temps se déforme et les limites s'estompent. En studio, le duo décide de ne pas se laisser enfermer dans la perfection technique, préférant capturer l'essence brute et l'émotion du moment. Les séances d'enregistrement, qui se déroulent principalement la nuit, sont à l’image des chansons : chaotiques, euphoriques et démentes. Ensemble, ils enregistrent live en format qu’ils surnomment “double duet”, performant respectivement un instrument différent à chacune des prises. Quand Jimmy n'est pas là, Pierre-Guy ajoute des pistes de vibraphone, des orchestrations classiques plus complexes et des couches sonores subtiles. Le résultat : un album spontané, rempli d'artefacts, où les imperfections sont précieuses. Les microphones de room constamment ouverts permettent d’entendre la paire crier, déconner et délirer pendant qu’ils enregistrent, donnant l’impression à l’auditeur qu’il assiste à leur trip et créant également un ton ludique à l'ensemble malgré la présence de textes sensibles.

Puisqu’il faut aussi en parler avec des termes musicaux, on peut dire que Gros-bec est un album aux structures pop, à l’essence rock (Si, Bébé), ponctué d’arrangements baroques (Gelée), d’expérimentations un peu psychés (textures trippy d’Idiot, multiples couches de batteries sur Merci pour ton livre) et d’élements dream pop (sublime Tout nu dans la baie) exécuté par deux gars mentalement en mode free jazz.

Hélas, après plusieurs mois de travail, la fatigue les rattrape, leur vision s'embrouille, et lorsque Pierre-Guy devient papa et que d'autres projets viennent se mêler à leur histoire, ils se trouvent à un carrefour. Gros-bec est alors mis en suspens.

Royaume, le trip mystique

Jimmy, avide de poursuivre son travail sur les chansons, décide de faire appel à ses complices Steeven Chouinard (prise de son, programmation), Maxime Castellon (basse), Patrick Gosselin (claviers, programmation) et José Major (batterie et percussions) avec qui il avait enregistré Le silence. La bande se retrouve une semaine plus tard et enregistre quatre chansons, mais ce n'est pas encore tout à fait au point. Jimmy exprime : "C'était pas vilain, mais c'était pas ça”. Le temps passe.

Un soir, plongé dans l'écoute de la musique de Julee Cruise, Jimmy Hunt est submergé par une vague d'inspiration. Des visions de production pour ce qui deviendra l'album Royaume surgissent soudainement dans sa tête. Il convoque les musiciens une fois de plus au studio de Steeven et leur présente la nouvelle direction. La batterie résonne avec délicatesse, jouée avec des balais, tandis que les séquences rythmiques d’un 808 et les claquements de doigts noyés dans la réverbération insufflent un groove glacial. Une guitare basse fretless et des synthétiseurs digitaux des années ‘90 ajoutent une ambiance mystique vêtue d’un trench coat à l'ensemble. Dès les premiers enregistrements, les musiciens ressentent cette magie palpable. Ils deviennent comme transportés, en état méditatif, se connectant les uns aux autres. Contrairement à l'approche utilisée pour l'album Gros-bec, des sessions de jour sont organisées, la tisane remplace la bière. Loin des montages complexes sur ordinateur, les chansons sont interprétées live, en boucle, d'un seul trait, et le meilleur moment de chaque prise est choisi. Mêmes les voix sont enregistrées simultanément. Le résultat est saisissant, de nombreuses premières prises sont conservées.

D'un point de vue musical, l'album nous transporte dans un univers synth-pop au relent spirituel, où les structures anti-climax créent une sensation de respiration, de pauses délicates. Les mélodies, empreintes de retenue, où les notes résonnent longtemps, puisent parfois leur inspiration dans les thèmes mémorables des émissions québécoises des années 80-90 comme “Les dames de coeur" et "Omertà". Par ailleurs, le ton de guitare utilisé rappelle subtilement les nuances utilisées dans la célèbre Wicked Games de Chris Isaak, ajoutant une touche familière et captivante à l'ensemble.

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